Agriculture raisonnée La qualification en détail
A l’heure actuelle, près de 1600 exploitations sont qualifiées « agriculture raisonnée » en France. Quelles sont les démarches pour se qualifier ? Quelles sont les exigences du référentiel ? Le point avec Eric Demazeau de la Chambre d’agriculture de l’Oise.
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La qualification en 10 étapes
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« L’agriculture raisonnée est un enfant de Quali’Terre qui date de 1999. Ce référentiel de 2002 reprend la quasi-intégralité de Qualit’Terrre, débarassé des gros investissements demandés par celui-ci. L’agriculture raisonnée est essentiellement axée sur la traçabilité. Les investissements ne représentent vraiment pas grand-chose. » explique Eric Demazeau, animateur du réseau Farre à la Chambre d’Agriculture de l’Oise.
Le référentiel de l’agriculture raisonnée* comprend 98 points, dont une trentaine spécifiques aux productions animales. Il porte sur la traçabilité des pratiques, le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la sécurité au travail et le bien-être animal. Celui-ci reprend essentiellement des obligations réglementaires, les exigences de la conditionnalité. « Pour les points non règlementaires, il s’agit essentiellement de justification, de prouver le pourquoi de ce que vous faites. » précise Eric Demazeau.
Un référentiel axé sur la traçabilité
L’audit dure une demi-journée pour une exploitation de polyculture et 3/4 de journée pour une exploitation d’élevage. « Pour un éleveur la pression est beaucoup plus grosse car il y a beaucoup plus de points critiques. » signale Eric Demazeau. Il y a des exigences préalables pour le jour de l’audit et des points d’engagement qui pourront être mis en place après la qualification. Par exemple, un préalable de 3 mois d’enregistrement correct des interventions réalisées sur les parcelles ou les animaux doit être présenté le jour de l’audit.
* Référentiel de l'agriculture raisonnée |
Lors de l'audit, il peut y avoir des non-conformités mineures, majeures ou critiques. Dans les deux premiers cas, un délai de correction est accordé. Dans le dernier cas, il n'y a pas de qualification et le dossier passe en comission. C'est pour cette raison qu'Eric Demazeau conseille vivement de rencontrer un conseiller et de réaliser un audit blanc : « J'insiste surtout sur les points critiques du référentiel. Quelqu'un qui irait de faire auditer sans avoir vu personne prend tout de même un risque ».
Le conseiller a ce sentiment : « Je pense que que ce qui coince les agriculteurs, c'est de se faire auditer par un organisme certificateur. Il n'y a que 2% des exploitations qui ne sont pas qualifiées à l'issue de l'audit. » Pourtant selon lui, l'agriculture raisonnée, « c'est l'occasion d'intégrer sereinement la réglementation en améliorant ses pratiques. »
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